Bonjouuur :) j’espère que vous allez bien !
Dans mon premier article je vous avais parlé de tout ce qui s’était passé avant que je ne commence réellement à travailler pour l’IPEV.
Aujourd’hui il est temps de vous parler des 7 semaines de formation que j’ai passées entre le 26 août et le 11 octobre 2024 !
Strasbourg
J’ai commencé ce cycle par une période de 3 semaines à l’EOST (École et Observatoires des Sciences de la Terre, Strasbourg) pour aborder ce que j’aurais à faire en lien avec les observatoires sismologiques et géomagnétiques de Kerguelen.
Je ne vais pas trop rentrer dans les détails parce qu’on a beaucoup beaucoup beaucoup discuté avec nos formatrices/formateurs et appris tellemeeeeent de choses que 1- tout n’est pas forcément intéressant à lire pour vous bahaha et 2- j’aurais du mal à tout vous raconter.
L’observatoire géomagnétique
L’observatoire géomagnétique est en charge d’enregistrer les variations du champ magnétique de la Terre (= la direction et la taille du vecteur) à l’aide de plusieurs outils fonctionnant automatiquement. En parallèle de ces mesures relatives, on doit réaliser une mesure absolue des composantes du vecteur manuellement tous les jours avec un théodolite (un outil permettant de mesurer précisément des angles) et une sonde dont j’ai oublié le nom (permettant de mesurer la taille du vecteur champ magnétique dans la direction dans laquelle elle pointe).
Le théodolite c’est le truc orange, la sonde le boitier blanc au dessus de l’espèce de téléscope
Pour l’anecdote, les théodolites que l’on utilise pour ces mesures absolues doivent être totalement amagnétiques pour ne pas perturber la sonde qui est juste au dessus de la lunette de visée (le boîtier blanc). Or les théodolites de ce genre ne sont plus fabriqués depuis la fin des années 80s. Tout ceux restant sont donc supeeeeer importants pour les recherches en géomagnétisme et les labo du monde entier les gardent précieusement.
Donc pour résumer : on a des instruments qui mesurent tout seul les variations du champ magnétique et une mesure manuelle à faire tous les jours.
Toutes les données générées sont ensuite mises à disposition de la communauté scientifique internationale pour divers projets de recherche !
L’observatoire sismologique
L’observatoire sismologique fonctionne un peu différemment : il est normalement (mot interdit dans les TAAF il paraît) autonome. Des sismographes mesurent les variations du sol dans les trois directions (Nord-Sud, Est-Ouest et verticale) et par un jeu d’acquisitions et de relais transmettent en temps réel les données aux institutions intéressées.
Il y a ici un enjeu autre que la recherche pure. Les observatoires sismologiques font partis d’un réseau d’alerte aux tremblements de terre et aux tsunamis. L’objectif est donc qu’ils soient opérationnel le plus possible.
En plus de la maintenance du système, on doit “pointer” quotidiennement les séismes observés la veille par les sismographes. En grooos il faut regarder les sismogrammes et dire quel type d’onde est visualisée à tel moment. Il en existe plein ! Des ondes qui se baladent dans le volume de la planète, d’autres qui restent en surface, toutes polarisées d’une manière particulière, avec des mouvements et des vitesses de propagation particulières, enfin breff c’est super intéressant (vraiment, oubliez votre vieux prof de SVT au lycée qui vous a dégoûté des cailloux parce que c’est vraiiiiiiiment intéressant) mais Wikipedia vous expliquera ça mieux que moi bahahahaha.
Ces observatoires sont importants
Pour être tout à fait honnête, tout ça n’est pas la partie la plus passionnante du travail. Ces tâches régulières sont clairement pénibles et redondantes donc ça va vite me souler. Cependant, ce travail a un sens et est vraiment important.
Tout d’abord, si des chercheurs peuvent mener leurs projets de recherche tranquillou depuis leur labo c’est parce qu’il y a des p’tits gens comme moi qui font ce genre de taff partout à travers le monde. Les stations sismologiques et géomagnétiques présentent dans les TAAF sont d’autant plus importantes que c’est les seules actives en permanence du sud de l’océan indien. Sans elles il y aurait un énorme trou dans la raquette et beaucoup de données seraient perdues.
Ensuite, et notamment avec l’observatoire sismologique, les données obtenues sont utilisées largement au-delà du domaine de la recherche. Elles permettent par exemple de lancer des alertes tsunami bien avant que la vague ne frappe des côtes.
Il n’y a pas que le travail
Au-delà de tout ça, ces trois semaines ont été une entrée en matière pour toute la suite de cette aventure. Aude, Armelle et Dimitri (nos formateurs de l’EOST) nous ont transmis tellement de choses qu’il est difficile de savoir par où commencer : comment se passe la vie sur base, l’organisation de notre voyage jusque là-bas, les dizaines de tips en tous genres, etc…
J’ai aussi pu rencontrer toute l’équipe géophy (les gens affectés aux programmes 133 et 139 sur les différents districts, comme moi) et notamment mon binôme sur Kerguelen : Clément, un électronicien tellement cultivé vraiment vous n’avez jamais vu ça, ce mec est trooooop intéressant (entre autres qualités évidentes). Tous le monde est vraiment sympa et on rigole beaucoup beaucoup :)
Ça m’a vraiment fait du bien de rencontrer des gens avec qui je partage les mêmes envies et auprès desquels je ne passe pas pour un mec à part (voire un peu à l’ouest pour certains bahaha) !
Breffff, voilà pour Strasbourg ! J’y retournerai pendant la dernière semaine de formation (donc la 7e) pour revoir quelques points sur l’observatoire sismologiques.
Brest
Maintenant me voilà à Brest ! Enfin à Plouzané, juste à côté, au siège de l’IPEV. J’avais déjà pû m’y rendre lors des entretiens en mars dernier.
Cette fois j’y viens pour 2 semaines de formation en tous genre et 1 semaine de séminaire avec l’ensemble des hivernants envoyés par l’IPEV dans les TAAF (pour rappel il y a plusieurs types de personnes dans les TAAF : les campagnard d’été (souvent des chercheurs), le personnel de l’IPEV (les gens comme moi par exemple), le personnel TAAF/Réserve naturelle (ceux qui gèrent la réserve naturelle, les infrastructures, etc) et les militaires).
Les formations (vite fait)
Alors là, on a eu le droit à pleinnnns de sujets différents : de l’informatique, de la logistique, une habilitation électrique, formation sur un programme de marégraphie, etc…
Je ne vais pas rentrer dans les détails parce que ça s’est pas mal enchaîné mais en groooos on a encore appris plein de choses (c’était trop bien) et on a surtout pu échanger avec le personnel de l’IPEV et d’anciens hivernants autour de la vie là-bas entre autres.
Le point important pour moi est surtout qu’on a pu rencontrer les gens avec qui (et pour qui) on va travailler toute l’année. Ils sont super chouettes et vraiment accessibles !
On a aussi enfin formé l’équipe au complet avec Louise qui part aussi à Kerguelen ! Elle était déjà au siège pendant que j’étais à Strasbourg, mais je n’avais que échangé par messages avec elle. Comme Clément c’est vraiment quelqu’un d’incroyable avec qui on se sent bien tout de suite ! Elle sera en charge de toute la logistique sur Kerguelen.
Le séminaire
Le gros point fort de ce séminaire a été de nous donner l’occasion de rencontrer tout nos co-hivernants IPEV, et notamment tous les VSC IPEV ! Encore une fois, j’ai rencontré des gens trop cools avec qui je vais probablement passer une année incroyable !
Et maintenant ?
Au moment où j’écris cet article, je suis dans l’avion pour la Réunion. Je ne me rends pas vraiment encore compte que je pars pour de bon, mais j’ai tellement hâte c’est ouff !
Je pense que ça se sent dans ce que j’ai écrit plus haut mais les gens que j’ai rencontré depuis un mois et demi sont juste incroyables. Que ça soit les gens qui nous ont formés ou ceux avec qui je pars, tous sont motivés plus ou moins par la même chose et c’est vraiment trop coool de se comprendre comme ça.
Ça fait aussi bizarre de partir en laissant tous ceux qu’on connait pendant un an et demi. Ma mère m’a dit “tu vas revenir t’auras 25 ans” et ouaiiii c’est étrange comme sensation.
Voilà voilà pour ma petite vie :) Pour finir, une p’tite photo de la team au siège de l’IPEV :
Je suis claqué, il faut que je dorme (mais j’ai le siège du milieu et l’épaule de Louise est trop loin donc c’est pas pratique snif).
À bientôt !
(J’ai pris du retard sur la mise en ligne de l’article. Là je suis déjà arrivé à Crozet en bateau bahaha. Prochain article quand j’arrive à Kerguelen :))